Parfois je voudrais pouvoir disparaître pour me soustraire aux autres. Je dis bien parfois car ça n’est pas toujours le cas. Mais dans ces moments là j’éprouve un besoin immense de me rencentrer. Ça m’arrive surtout quand je suis fatigué. Le contact avec autrui m’insupporte car trop agressif. Une discussion, un bruit, un souffle ou un contact peut alors me disperser. Je fuis toute interaction.
Cette situation commence très souvent par un weekend éprouvant ou un soirée tardive avec de la fatigue qui s’accumule. Alors le lendemain c’est la catastrophe. Je suis à la ramasse. De certains diront que ça arrive à tout le monde, qu’après un dur weekend alors c’est compliqué, pour chacun. Mais dans mon cas c’est pas que c’est compliqué ou un peu plus dur. C’est catastrophique. Ça prends des proportions insensées.
Dans ces moments je n’ai plus aucun recul sur la situation que je vis. Si j’ai mal à la tête, alors j’ai mal a la tête. Juste ça rien d’autre. Si j’entends un bruit alors il m’envahit l’esprit. Si quelqu’un me touche alors je ne sens que son contact. Bref je n’ai plus aucun filtre sur les sens. Et sur les pensées c’est autant submersif. Impossible de lire, chaque pensée me traverse, tourne et retourne dans mon esprit. Je n’arrive à chasser chaque pensée qu’au prix d’un grand effort. Discuter est très difficile car je dois me focaliser sur le fil de la discussion. J’ai envie de rebondir sur chaque mot, de changer de sujet. Bref ça part dans tous les sens, et c’est envahissant.
Dans ces moments mon seul remède est la musique. Le seul. La musique avec son côté courant et répétable apaise. Immuable elle me canalise. Heureusement.
Et en plus de ce remède musical j’ai besoin de solitude. Très fort. J’ai besoin de faire tomber certains mécanismes. Les mécanismes qui analysent les sens pour les rendre supportables. Les mécanismes qui permettent l’interaction. J’ai besoin de faire tomber tout mes barrières. Afin de pouvoir me couler, seul, dans la musique. Seule solution à mon appaisement.